Avant d’entreprendre des
exercices respiratoires compliqués , apprenons d’abord à bien respirer. Ou
plutôt, réapprenons I... Nous avons tous su si bien respirer... quand nous
étions bébés! Depuis, tant de choses ont changé, sans toujours s’améliorer,
surtout en matière de respiration, laquelle est devenue incomplète,
superficielle, saccadée, hâtive, parce que nous sommes perpétuellement crispés
et tendus sous l’emprise d’émotions négatives:
anxiété, colère, entre sutures.
Avant toute réforme
respiratoire, il faut se souvenir que le souffle est antérieur à nous et que
nous ne pouvons rien lui apprendre. Nous devons nous ouvrir à ses pouvoirs vivifiants en écartant tous les obstacles à son action. Le souffle attend de
nous l’élimination des tensions, la correction des mauvaises habitudes, des
attitudes physiques et mentales erronées. Dès que nous aurons déblayé les
obstacles, il se manifestera dans sa plénitude et nous accordera vitalité et
santé.
La mode n’est plus aux
corsets de 1900, mais plus d’un accessoire vestimentaire empêche encore de
respirer normalement. Vos ceintures de cuir, Messieurs ! Vos gaines et
soutiens-gorge, Mesdames! Choisissez-les très extensibles pour ne pas entraver
la respiration.
Mais il y a des obstacles
physiques beaucoup plus redoutables: ces abdomens durs et contractés qui
bloquent toute respiration et contracturent toute la personnalité, ces thorax rigides
comme des cuirasses, ces diaphragmes immobilisés par des accumulations de gaz
dans le tractus gastro-intestinal, causées elles aussi par des spasmes. Il faut
d’abord décontracter tous ces muscles tendus en permanence qui, mieux qu’un
corset, empêchent toute respiration normale; voilà pourquoi la relaxation est
la porte d’entrée du yoga.