Traditionnellement, on envisage quatre yogas principaux: le yoga de
la recherche intellectuelle poussée jusqu'au delà des limites mentales
habituelles (jnâna- yaga), le yoga de l'amour dirigé vers le Divin à travers
soit une image du Divin, soit une image du Divin, soit un objet ou une personne
quelconque en qui l'on voit de Divin ( c'est le Bhakiti-yoga), le yoga de la
concentration intériorisée (Râja-yoga) et le yoga de la l'action désintéressée
faite plus ou moins directement pour le Divin (Karma-yoga).
Si distincts l'un de l'autre que
soient ces quatre yogas, ils ne sont pourtant pas entièrement séparables. Les
grands sages ont toujours souligné d'une part que lorsqu'on suit l'un d'eux il
est, le plus souvent, pour le moins dangereux de déroger aux règles
fondamentales de l'un quelconque des autres, et
d'autre part, que tous finissent par se rejoindre. Le pur bhakti-yogin
acquiert sans le chercher la connaissance suprême qui est le but du Jnâna-yoga;
le pur jnâna-yoga est plus ou moins indispensable dans tous les autres yogas,
et le karma-yoga peut atteindre une telle totalité que le plus grand maître de
l'inde moderne, Shiri Aurobindo, y a vu le yoga intégral, c'est-à-dire qui
embrasse tous les yogas.
Lorsqu'on parle de la pratique d'un
yoga particulier, on n'envisage donc pas l'exclusion des autres, mais on entend
que le yoga en question fournit à celui qui s'en réclame une sorte de directive
centrale autour de laquelle s'articulent les autres.
Ce qui en rend les contours encore
moins nets, c'est non seulement que chaque yoga comporte un nombre illimité de variantes, mais aussi que
chaque maître enseigne une technique de sa propre composition, généralement
celle qu'il a suivie lui-même, et dans laquelle sont savamment
Dosés des éléments puisés dans divers
yogas.
En plus de ces quatre grands yogas
et de leurs diverses variantes et combinaisons, il existe d'autres yogas
classiques parmi lesquels on doit citer le mantra-yoga, le Japa-yoga, le
Laya-yoga et autres yogas trantriques, l'Agni-yoga et le Hatha-yoga, celui auquel on pense
maintenant le plus souvent en Occident lorsqu'on parle de "yoga".
Tous peuvent être soit pratiqués plus ou moins isolément, soit jouer un rôle
plus ou mois important dans des yogas individuels composés.
Bien qu'un véritable maître (gourou)
n'accepte jamais comme disciples que des candidats pour qu'il considère en
toute objectivité que son propre yoga est celui qui leur convient le mieux, il
faut relever que les plus grands maîtres, ceux qui sont eux-mêmes parvenus que
point culminant de l'évolution spirituelle, font suivre à chaque disciple, et à
chaque moment de son entraînement, la discipline particulière la mieux appropriée.