Nous allons donc apprendre à respirer correctement du
diaphragme, d’une façon aisée, ample et naturelle. Il est préférable de
s’exercer en étant couché sur le dos, parce que dans cette position il est plus
facile de relaxer la musculature abdominale qui contribue à nous tenir droit
lorsque nous sommes assis ou lorsque nous marchons. Plus tard, vous pourrez
respirer du diaphragme en toutes circonstances, même en marchant ou en courant.
Pour être vraiment à l’aise, il est souvent utile de placer
un coussin sous les genoux pour diminuer la cambrure lombaire. Ne vous allongez
pas sur un support trop mou car, bien qu’il soit possible de respirer du
diaphragme en étant couché sur un lit, il est préférable de faire l’exercice
sur un support ferme, voire sur un tapis posé à même le sol.
Il est bon de fermer les yeux durant l’exercice pour mieux
vous concentrer.
Avant l’exercice, prenez soin d’expirer à fond plusieurs
fois, soit en poussant quelques soupirs à l’issue desquels vous rentrez un peu
le ventre en contractant les abdominaux, pour chasser les derniers restes d’air
soit, si vous êtes seul dans une pièce, en émettant le son 0M (cf. p. 57) qui
oblige à expirer lentement, à fond, et comme le son doit être uniforme, vous permet
de doser le débit de l’air à votre gré. Pendant que vous prononcez le 0000MMMM long et grave en faisant vibrer le MMMM.
Dans la boîte
crânienne, concentrez votre attention sur la sangle abdominale, prenez
conscience des mouvements des divers muscles qui la composent. Après quelques
expirations longues, lentes, profondes, automatiquement une tendance se
manifeste à inspirer plus profondément et de l’abdomen. Nous allons accentuer
cette tendance et la pousser jusqu’à son maximum.
Le dessin n° 1 vous montre la position du diaphragme à
poumons vides. Vous voyez que, tel un piston dans un cylindre, il est remonté
très haUt dans la cage thoracique et que les poumons occupent un espace fort
restreint, Il est important de vider les poumons à fond, d’évacuer le plus
possible d’air résiduel vicié. Mais ce piston n’est pas plat, comme dans un
moteur quelconque, il est bombé (voir illustration nG 2) comme un couvercle de
marmite, mais non rigide puisque constitué d’une plaque cartilagineuse
ceinturée de muscles dont la contraction détermine les mouvements du
diaphragme. En fait, le diaphragme dispose de muscles comptant parmi les plus
puissants du corps humain ou du moins censés être tels car souvent, hélas, leur
propriétaire les laisse s’atrophier.
Ce dessin n° 1 nous permet aussi de saisir
pourquoi l’on ne se relaxe vraiment à fond que lorsque les poumons sont vides,
— sans expiration forcée, parce qu’à ce moment les muscles du diaphragme sont
au repos.
Le relax absolu ne peut donc se situer que pendant les quelques
secondes de répit qu’on s’accorde en retenant le souffle A POUMONS VIDES.
Après avoir vidé les poumons à fond et retenu le souffle
durant quelques secondes, vous percevrez bientôt que votre respiration veut se
déclencher d’elle-même relaxez le ventre et laissez-la partir à cet instant.
Pendant que l’air entre dans les poumons, l’abdomen gonfle et se soulève suite
à l’aplatissement du dôme du diaphragme et NON PAR UNE CONTRACTION DES MUSCLES DE LA SANGLE ABDOMINALE.
Il arrive souvent que des personnes
Ces exercices de respiration abdominale pure, avec ‘abdomen
complètement relâché, ne doivent se pratiquer que couché sur le dos. Le but est
de rendre consciente et de développer la respiration diaphragmatique. Dès que
cet objectif est atteint, même en position couchée, il faut respirer en tendant
légèrement la paroi abdominale qui doit résister élastiquement à la poussée
inspiratoire; cela crée un massage doux mais très efficace des viscères. Assis
ou debout, éviter de ballonner l’abdomen en respirant, surtout sous l’ombilic.
La respiration normale, celle de la vie courante, devrait être une
respiration yogique complète (c’est-à-dire diaphragmatique, thoracique et
claviculaire) atténuée, et non pas une respiration partielle. La sang doit être
contrôlée mais pas contracturée. Cf.